Avec ce film, Spike Lee devenait le chef de file du cinéma noir américain d’aujourd’hui : des rythmes rap du groupe Public Enemy au look de ses personnages, adeptes d’une mode « streetwear » colorée et authentique, Do the right thing reflétait une nouvelle culture urbaine et prenait la température de la rue new-yorkaise.
Et la température est très chaude dans ce coin de Brooklyn, montré comme un petit village où cohabitent plusieurs communautés raciales, Noirs, Italo-Américains, Portoricains, Coréens. Mookie, le livreur de pizzas (joué par Spike Lee lui-même), travaille pour des Blancs, mais fait le lien entre toutes les familles de ce quartier où l’on croise des figures pittoresques. Lancé sur le ton de la comédie, le film se focalise peu à peu sur des questions raciales qui engendrent une tension explosive.
Spike Lee met alors en scène une sorte de grand débat public d’où émergent plusieurs discours plus ou moins tolérants. Mais les personnages ne sont pas que des porte-voix, et le film sait rester vif malgré ses lourds enjeux politiques.
Spike Lee lui, interprète le personnage le plus haineux finalement, ce qui annonce la radicalisation de ses films suivants, marqués par des enjeux plus idéologiques que cinématographiques.
Télérama