On sonne à la porte d’un bel appartement de Tel-Aviv. Trois militaires se présentent. Devant leur air grave et avant même qu’ils aient pu prononcer un mot, Dafna, la mère, s’effondre, victime d’une crise d’épilepsie. Michael, le père, sombre dans la prostration… L’armée vient leur annoncer que leur fils Yonathan est mort sous l’uniforme. Sans préciser où, ni comment.
La mère, assommée par les calmants, ne se lève plus. Le père, un architecte, vit reclus dans sa douleur, entre stupeur et accablement, à laquelle ne peut l’arracher la visite éplorée des membres de la famille. Un jeune militaire vient lui expliquer le déroulement des obsèques solennelles que réserve l’État hébreu aux soldats morts pour sa défense. La froideur méthodique de ce bidasse exaspère cet homme dont la souffrance vire à la rage. Soudain, un retournement de situation totalement imprévisible vient rebattre les cartes du hasard et du destin…
Voici, incontestablement, l’un des plus beaux films israéliens que nous ayons vu. Le réalisateur a, selon toute vraisemblance, reçu des remontrances sévères de la part des autorités israéliennes, jugeant le film trop anti. Ce qui est tout à fait le contraire. Car Foxtrot est un cri du cœur, un avertissement, une leçon de cinéma qui se transforme en discours politique. Utopia & Séquence