Guy, c’est Alex Lutz, totalement, de la pointe du mocassin au bout du cheveu gris, et puis, très vite ce n’était plus du tout lui, on a oublié le latex, les heures de maquillage, le fond de teint, c’est Guy Jamet, simplement. Par quel enchantement cela fut il possible ? Peut-être tout bêtement grâce au procédé choisi par Alex Lutz, le faux documentaire qui va coller au plus près de son personnage, tellement près que la distance entre lui et nous va s’évaporer. Mais cela tient aussi peut-être à la
grâce malicieuse d’un montage diablement efficace.
On a tous une chanson un peu nouille de variétoche qui vit nichée quelque part dans un recoin de notre cerveau, et dont la simple écoute suffit à faire naître le souvenir d’un jour heureux, voire une petite larme. Allez, si si, en cherchant bien, vous la trouverez cette chanson, c’est comme une chanson de Guy Jamet. Donc Guy Jamet est de retour...Mais a-t-il jamais vraiment quitté la scène ?
Un jeune réalisateur, dont la mère était une inconditionnelle, décide de faire un film sur lui. La complicité de part et d’autre de la caméra n’est pas des plus évidentes : Guy est un animal sauvage qui veut connaître les règles pour mieux les maitriser. Il a bien conscience que ce film dira un peu plus que ce qu’il veut simplement révéler...
Avec une tendresse infinie pour ce personnage qu’il campe avec un talent de prestidigitateur né, Alex Lutz nous offre un film touchant, drôle et plutôt culotté. Bravo !
D’après Utopia