Après Les Merveilles, chronique d’une famille italienne en Ombrie, Alice Rohrwacher poursuit dans la même voie et enrichit sa palette. Heureux comme Lazzaro démarre comme un récit rural marqué par l’opposition entre une famille d’agriculteurs pauvres et une famille d’aristocrates, propriétaires terriens exploitant les paysans avec des méthodes dignes du système féodal. Le sort réservé aux paysans est d’autant plus terrifiant, que le film sème des indices qui certifient que l’action se déroule bien de nos jours. Dans ce monde de brutes isolé du reste du pays, deux adolescents vont pourtant se lier d’amitié : Tancredi, le fils de la riche famille et Lazzaro l’un des fils de la famille paysanne : doux, taciturne et quelque peu hagard, il incarne la bonté même.Le film bifurque soudainement dans sa seconde partie à la suite d’un malencontreux accident dont est victime Lazzaro.
Heureux comme Lazzaro par sa singularité, confirme le talent d’une réalisatrice qui refuse de se conformer à un genre ou d’appartenir à une chapelle d’auteurs. Ajoutons à cela une troupe d’acteurs dont le magnétisme irradie l’écran, et vous obtiendrez un petit bijou comme on les aime tant à Itsas Mendi.
A voir, à lire