Dans le splendide village de Jericó au coeur de la vallée du café, de vieilles dames, souvent pleines d’allégresse et toujours battantes, content leurs histoires d’amour et de famille ; leurs rêves réalisés ou inaccomplis de filles et de femmes ou encore leurs espoirs et déboires de mères et de compagnes. En remontant les pentes du village, les souvenirs, joyeux ou tristes, sont égrenés avec humour et un sens du décalage qui semblent caractériser les habitantes du lieu. Personnages hauts en couleur, à la personnalité forte et sensible, ces femmes irradient l’écran de leur rire et de leur mélancolie.
Partie pour recueillir le portrait de sa grand-tante, cette parente adorée disparue, la jeune cinéaste Catalina Mesa a voulu retrouver en d’autres femmes de sa génération un certain esprit du temps et des lieux qu’elle incarnait.
Porté par la musique de la pianiste Terisita Gómez, Jericó, le vol infini des jours, cultive une forme de légèreté et d’élégance dont est avare le cinéma actuel. À l’instar des cerfs-volants qui ouvrent et referment le film, et de ce plan conclusif dans lequel un garçon conseille à une enfant de lâcher un peu de fil, de profiter du vent. Belle métaphore du cinéma du réel pratiqué par Catalina Mesa avec une grâce sans pareille.
Utopia & La Croix