On se souvient du très joli Mustang, le premier film de la réalisatrice franco-turque Deniz Gamze Ergüven. Si Kings est très différent, il y a malgré tout un réel cousinage. On retrouve la même vitalité des personnages, une fougue du récit, une thématique qui résonne comme une urgence vitale. À commencer par celle du personnage principal, Millie. Une drôlesse au grand cœur prête à ramasser tous les mômes errants. Et dans son quartier de Los Angeles dans les années 90, les mioches paumés, ce n’est pas ce qui manque. De sorte que, lorsqu’on pénètre chez Millie, ça fiche le tournis tellement ça vit !
Alors, pour avoir quelques minutes de tranquillité, la seconde nounou du lieu, c’est fatalement un peu la télé. C’est par elle, entre deux dessins animés, que parviennent les informations du monde alentour. Nous sommes en 1992, à l’heure du procès de quatre policiers qui ont tabassé Rodney King. Tous veulent croire en la justice, Millie aussi… C’est alors que tombe le verdict : l’étincelle qui va mettre le feu à la poudrière déjà gonflée à bloc. Quelques heures plus tard, South Central est méconnaissable. Une fois de plus, ceux qui souffrent se trompent d’ennemi, la violence est définitivement aveugle et Millie continue de courir pour d’autres raisons…
D’après Utopia