Quelque part en Oregon, entre banlieue et campagne, Charley, un gamin isolé, s’attache à un vieux cheval de course. Ainsi résumé, l’argument semble tout droit sorti de la bibliothèque verte. Trompe-l’œil : ce film sensible décrit un univers nettement moins confortable. L’ado vit seul avec un père immature et négligent. Il trouve un petit boulot — une illusion de sécurité — dans le milieu des petites courses hippiques régionales :
Steve Buscemi et Chloë Sevigny, respectivement entraîneur et jockey, sont aussi vrais l’un que l’autre, aussi durs qu’ambivalents. Et bientôt, même cet univers fragile s’effrite. Alors Charley s’en va. Et il enlève un cheval, vieille bête fatiguée qu’on promet à l’abattoir. La Route sauvage, récit d’une infinie solitude, devient vite une quête hasardeuse où le jeune héros semble diminuer physiquement dans le cadre immense, froidement majestueux, d’une Amérique peuplée d’âmes perdues.
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