C’est dans les couloirs de leur piscine municipale que Bertrand, Marcus, Simon, Laurent, Thierry et les autres s’entraînent sous l’autorité toute relative de Delphine, ancienne gloire des bassins. Ensemble, ils se sentent libres et utiles. Ils vont mettre toute leur énergie dans une discipline jusque-là propriété de la gent féminine : la natation synchronisée.
Alors, oui c’est une idée plutôt bizarre, mais ce défi leur permettra de trouver un sens à leur vie...
Il n’y a aucune raison de bouder son plaisir. Le Grand Bain étonne en assumant sa mélancolie, sinon sa noirceur dépressive. Comme si le film et ses protagonistes devaient « toucher le fond de la piscine » pour pouvoir ensuite remonter vers la lumière. Rares sont les films choraux (plans sous-marins obligent...) qui servent aussi bien l’ensemble des personnages et le talent de leurs prestigieux interprètes. Mais surtout, Le Grand Bain fait souvent rire, émeut aussi, rend justice à ces corps imparfaits, maladroits, et à ces paumés qui se serrent les coudes pour se sortir mutuellement la tête de l’eau.
Stéphane Goudet