Après l’extraordinaire Tahrir, place de la libération (2011), sur la révolution égyptienne, le Palermitain Stefano Savona, archéologue de formation, continue de documenter la situation du Moyen-Orient (où l’avaient d’abord conduit ses fouilles), puisque Samouni Road se déroule à Gaza. Le film remonte à un moment particulier de la guerre : l’opération « Plomb durci », frappes de l’armée israélienne qui causèrent des pertes humaines et matérielles massives parmi les civils palestiniens.
Il s’attache plus particulièrement à une famille des faubourgs de Gaza, les Samouni, qu’il filme d’abord peu après l’attaque, puis un an plus tard, pendant la préparation d’un mariage. Ce faisant, la question qu’il pose est essentielle :
comment, après une telle déflagration, reconstituer la trame pulvérisée du temps et l’idée même de « continuité » que toute famille incarne ?
Le Monde