Nour, 27 ans, a émigré clandestinement à Marseille. Avec ses amis, il vit de petits trafics et mène une vie marginale et festive… Mais sa rencontre avec Serge, un flic charismatique et imprévisible, et sa femme Noémie, va bouleverser son existence.
Déployé sur dix ans, de 1990 à l’an 2000, le film, inspiré par “L’Éducation sentimentale” de Flaubert et par la musique raï, évoque de nombreux sujets : l’amitié, le couple, l’amour, la famille, le SIDA, et l’immigration – sans jamais réduire la trajectoire de Nour à une seule de ses dimensions. Saïd Hamich Benlarbi nous invite comme à l’improviste à suivre le parcours de vie complexe et dense du jeune homme. Ayoub Gretaa, qui campe Nour, est la révélation du film. Souple, félin, tout aussi à l’aise dans le registre presque enfantin du post-ado des années 90 que dans celui de l’homme que les aléas de la vie se sont chargés de faire mûrir, il porte sans emphase l’émotion tout en retenue du film. Retour à Bollène (son précédent long-métrage) nous avait stupéfaits, La Mer au loin, grand mélodrame magnétique et lumineux, comme la France en produit peu, nous enthousiasme. Attention néanmoins : larmes en cascade à anticiper. D’après Utopia