Fils de réfugiés, petit, pauvre, à la voix voilée, on disait de lui qu’il n’avait rien pour réussir. À force de travail, de persévérance et d’une volonté hors norme, Charles Aznavour est devenu un monument de la chanson, et un symbole de la culture française qui a inspiré des générations entières.
Le plus compliqué, se souvient le comédien, a été de saisir les ressorts émotionnels d’un homme mondialement célèbre mais dont la vie privée est peu connue. Il suggère de demander à une psychologue de procéder à une analyse du chanteur, un procédé dont il s’est déjà servi sur des tournages précédents et qui l’a aidé. Le comédien n’a pas imité Charles Aznavour, il ne l’a pas joué non plus : il s’est réinventé en lui, jusque dans sa vie de tous les jours. Au point que Gérard Davoust, l’ancien producteur du chanteur, a failli en pleurer. « En face de moi, j’avais Charles », raconte-t-il, encore ému.
Le Monde