L’Iranien Mehrdad Oskouei avait été remarqué en 2012 pour les Derniers Jours de l’hiver, documentaire consacré à une maison de correction pour mineurs, filmé quelques jours avant le nouvel an. Des rêves sans étoiles en est le pendant féminin, il s’attache à un groupe d’adolescentes enfermées dans un centre de détention et de réhabilitation dans la banlieue de Téhéran. Elles se trouvent là pour des raisons très diverses , mais elles sont liées par un même sentiment de rejet familial et social. Leur angoisse est d’avoir à retourner dans le monde, dans la rue ou auprès d’une famille hostile ou violente. «Ne me rendez pas à ma famille», supplie l’une d’elle le jour de sa sortie, sachant d’avance qu’elle sera attachée et battue.
Ce centre apparaît ainsi moins comme une prison que comme un refuge, où ces jeunes femmes ont au moins le réconfort de ne pas se savoir seules. A travers leurs récits, le film dresse un portrait terrible de la société iranienne et de la condition des femmes là-bas, dont ces délinquantes apparaissent finalement comme les ultimes victimes, poussées au crime par tant de violences et d’humiliations subies.
Libération