C’est l’Angleterre de 1977, mais c’est bien le cinéma de l’Américain John Cameron Mitchell, surgi en 2001 avec Hedwig and the angry inch. Comme dans Shortbus (2006), son film le plus réussi, la jeunesse se déchaîne, musique et libido confondues. La scène punk irrigue ce film totalement fantasque, inspiré d’une nouvelle du Britannique Neil Gaiman. Littéralement, il s’agit de la rencontre de trois garçons avec des extra-terrestres ayant pris forme humaine. Mais la métaphore paraît évidente : ces aliens incarnent l’amour et la sexualité que les héros découvrent avec beaucoup de gaucherie et de sidération.
Une autre attraction de la fête est le numéro surprise de Nicole Kidman en manager de musiciens. L’actrice avait déjà tourné un film beaucoup plus classique de John Cameron Mitchell (Rabbit Hole, en 2010). Cette fois, elle enchaîne, avec intrépidité, les répliques à double sens sur son âge et sur son physique. Joyeux, cru, improbable, épars, le film alterne morceaux de bravoure et phases plus ingrates. Entre beaucoup de tentations, le cinéaste s’attache jusqu’au bout au premier degré de l’intrigue extraterrestre, et il en est finalement récompensé : l’épilogue de cette histoire, des années après, ne manque pas de charme.
Télérama