Avec sa robe rouge et son ombrelle orange, sa barrette en forme de labyrinthe doré et ses cheveux de jais, Saltanat ressemble à une gravure, un tableau un peu naïf. Pour Kuandyk, son ami d’enfance, elle est la preuve absolue de la beauté du monde. Pourtant, autour d’eux, tout s’échine à prouver la laideur ambiante : le suicide de son père oblige la jeune femme à partir à la ville chez un oncle qui doit éponger les dettes de la famille, et veut la vendre au plus offrant…
Écrit et mis en scène par le cinéaste kazakh, Adilkhan Yerzhanov, La Tendre Indifférence du monde, dont le titre est tiré d’une phrase de “L’Étranger” de Camus fourmille de référence à l’art, comme refuge, et comme remède.
Chaque plan est magnifiquement composé, comme un tableau en soi. Le cadre est une prison, dans lequel d’autres lignes enferment encore et séparent les êtres. Ce qui les lie est un sentiment profond et simple, qui ne s’incarne dans rien sinon leur présence à l’autre, et ce n’est que poésie pure...
D’après Bande à part