Se sentant mal-aimé par sa mère et son père adoptif, et n’ayant aucun goût pour les études, Antoine Doinel, 12 ans, cherche sa place dans le monde. Avec son ami René, il fait l’école buissonnière puis, de retour en classe, ment en disant que sa mère est morte… Plus tard, il fugue à nouveau et, à la suite d’un vol, est placé dans un centre pour jeunes délinquants.
Truffaut a dit le caractère autobiographique du film. Aujourd’hui, il frappe moins par sa liberté narrative que par l’incroyable justesse des personnages et des sentiments qui sont en jeu. La vérité du film tient à la performance hallucinante de Jean-Pierre Léaud, qui s’était présenté au casting en disant : « Il paraît que vous cherchez un mec gouailleur, alors je suis venu. » Les malheurs qui s’abattent sur lui et la vigueur adulte avec laquelle il les encaisse provoquent chez le spectateur une adhésion instantanée et une émotion profonde. L’intelligence de la mise en scène — l’écran large soulignant sans cesse la façon dont Doinel n’arrive pas à s’intégrer au monde — révélait un cinéaste promis à un grand avenir. Ce tout premier film garde une saveur particulière, un goût de liberté et de sincérité.
Télérama